Pléiade de stars à l’affiche du nouveau film de Jiang Wen, y compris Mark Obama !

Publié le par brigitteduzan

Jiang Wen (姜文) vient de terminer, à Taishan, dans le Guangdong, la majeure partie du tournage de son nouveau film : « Let the bullets fly », traduction pour une fois littérale du titre chinois 《让子弹飞》. Le film s’annonce d’ores et déjà comme un succès en salle lorsqu’il sortira, à l’automne prochain, par son sujet autant que par ses têtes d’affiche.

 

Une histoire de brigands dans les années trente

 

Le scénario est adapté d’une nouvelle d’un écrivain et calligraphe peu connu, né en 1915 dans le Sichuan, Ma Shitu (马识途; il s’agit d’un récit qui fait partie d’un recueil de « Dix récits contés la nuit » (《夜谭十记》yètán shíjì ) , intitulé 《盗官记》dàoguānjì, en gros ‘histoire de brigands et de dignitaires’, ou de dignitaires qui sont des brigands.

 

L’histoire se passe pendant la période troublée des années 1930-40, période pendant laquelle la Chine était divisée, les différentes régions se trouvant aux mains de « seigneurs de guerre » qui y faisaient la loi, manu militari. Quant à l’intrigue, telle qu’elle a été divulguée par bribes depuis deux ou trois mois, elle tourne autour du chef d’un groupe de bandits, Zhang Muzhi (张牧之)(1), interprété par Jiang Wen lui-même, qui prend sous sa coupe une petite ville de province, face à un potentat local, Huang Silang (黄四郎) interprété par Chow Yun Fat.

 

D’après Jiang Wen, le film serait aussi inspiré du film de Steven Soderbergh « Ocean’s Eleven » (2002), où Danny Ocean est un prisonnier qui, à sa sortie de prison, constitue une équipe de dix malfrats pour cambrioler simultanément les trois plus grand casinos de Las Vegas, et, par la même occasion, récupérer son ex-femme tombée sous le charme du propriétaire de l’un de ces trois établissements.

 

On retrouve la même idée dans le film de Jiang Wen qui a, lui aussi, onze personnages principaux, outre les personnages féminins, ce qui donne l’occasion de réunir un casting prestigieux, avec Chow Yun Fat comme tête d’affiche.

 

Un casting de luxe

 

Pour ce qui concerne les rôles masculins, Jiang Wen a rassemblé bon nombre des acteurs en vue du moment, qui ont commencé par un stage d’équitation : Chen Kun (陈坤), Hu Jun (胡军), Liao Fan (廖凡), Yao Lu (姚鲁), Shao Bing (邵兵), etc…

Voir les stills du film : http://yellowcranestower.blogspot.com/2010/01/let-bullets-fly-new-stills-of-cast.html

 

Mais il y a aussi Ge You (葛优), l’acteur fétiche de Feng Xiaogang (冯小刚) qui apparaît d’ailleurs lui-même dans le film, clin d’œil au premier film de Jiang Wen (« Des jours éblouissants » 阳光灿烂的日子), où il interprétait le maître d’école. Ge You nous promet des scènes très drôles, témoin la première photo de lui sur le tournage : http://english.cri.cn/6666/2009/11/06/1261s527417_2.htm.

 

Côté féminin, outre la toute jeune Miao Pu (苗圃) et la femme de Jiang Wen, Zhou Yun (周韵), celle qui interprétait la mère folle dans le film précédent du réalisateur, « Le soleil se lève déjà », c’est l’une des meilleures actrices de Hong Kong, Carina Lau (刘嘉玲), qui incarne l’épouse ultra chic de Ge You, sous les charmes de laquelle tombe le bandit Zhang Muzhi, et on le comprend :

http://english.cri.cn/6666/2009/11/06/1261s527417_1.htm

 

Les costumes sont signés William Chang, un fidèle, entre autres, de Wong Karwai dont il avait été le directeur artistique pour « My blueberry nights » et « In the mood for love » : les superbes qipao de Maggie Cheung dans le film étaient déjà de lui…

 

Enfin, il fallait y penser, Jiang Wen est allé à Shenzhen chercher Mark Obama, le demi-frère du président américain, pour lui faire interpréter un rôle de pasteur :

http://v.youku.com/v_show/id_XMTM4NTE5NTMy.html

 

Un film qui lorgne vers le box office

 

Avec un budget de 18 millions de dollars, le film est une co-production de trois groupes leaders sur le marché chinois : les deux groupes basés à Pékin, China Film Group et Asian Union Film & Entertainment, et le groupe de Hong Kong Emperor Motion Pictures.

 

« Let the bullets fly » représente clairement l’incursion de Jiang Wen sur le marché du film commercial de qualité, dans la lignée de Feng Xiaogang et à la suite de Zhang Yimou. Il est annoncé comme une « comédie d’action », ce qui correspond aux goûts du public chinois, auquel il offre en outre les acteurs qu’il aime, dont Ge You qui est l’un des acteurs les plus populaires à l’heure actuelle.

 

Une première affiche avait été réalisée pour le festival de Cannes, lors duquel le film avait été présenté : elle comportait une balle posée sur une plume blanche, sur un fond uniformément bleu, la plume représentant la légèreté de l’humour avec lequel l’histoire est traitée.

 

Une nouvelle affiche a été révélée pour le Nouvel An chinois, cette fois sur un fond rouge agressif :

 http://ent.sina.com.cn/m/c/2010-02-11/02582874096.shtml

Les masques que portent les deux personnages représentent des pièces de mahjong, chacun des personnages étant désigné par un numéro de ce genre. Ces masques, qui sont une idée de Jiang Wen, pourront constituer ensuite des produits dérivés…

 

Le film aura du succès, c’est quasiment certain, on peut faire confiance à Jiang Wen et à ses acteurs. Mais ce déluge de films du même genre, ciblant le même public, en ce moment en Chine laisse songeur.

 

 

(1) On ne peut pas exclure un hommage déguisé à Yuan Muzhi (袁牧之), réalisateur de la « seconde génération », auteur du grand classique « Les anges du boulevard » (马路天使1937)



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