Tsai Ming-liang et « madame Butterfly » : un court métrage de trop

Publié le par brigitteduzan

« Madame Butterfly » était projeté hier vendredi avec trois autres courts métrages dans le cadre du festival Paris-Cinéma. On sait qu’il s’agit d’une commande dans le cadre d’une série de vingt courts métrages destinée à commémorer le 150ème anniversaire de la naissance de Puccini (1).

 

Il ne reste pas grand chose de l’héroïne de Puccini, sinon la solitude et l’abandon. Celle de Tsai Ming-liang a échoué dans un immense supermarché de Kuala Lumpur, semble-t-il, à la recherche d’un hypothétique bus qui puisse la ramener chez elle. Le problème est qu’elle n’a plus assez d’argent pour payer le billet. Ceci dit, comme on est en Malaisie, le vendeur des billets lui offre de lui faire un prix, mais elle s’entête à appeler l’ami qui l’a attirée dans ce guêpier pour qu’il l’en sorte. Inutilement.

 

On la retrouve donc, dans la seconde partie des 35 minutes du court métrage, somnolant seule dans une chambre d’hôtel ; la caméra la fixe en gros plan, immobile, étreignant un instant son édredon pour finir par le repousser… et tout est dit.

 

L’actrice est Pearly Chua, qui interprétait le rôle de la propriétaire de bar dans « I don’t want to sleep alone ». « Madame Butterfly » semble donc reprendre le personnage où ce film l’avait laissée, mais en finissant de la condamner à une solitude irrémédiable : on ne sait pas ce qu’est devenu le fils comateux dont elle avait la charge, mais maintenant, elle est loin de chez elle, sans le sou, et l’ami lointain auquel elle s’accroche encore l’a de toute évidence laissé tomber, seule petite, toute petite analogie avec madame Butterfly.

 

Le court métrage n’apporte rien de très intéressant, ni de très nouveau dans l’œuvre de Tsai Ming-liang. On aurait plutôt l’impression d’une panne d’inspiration, au moment de devoir exécuter la commande, peut-être trop rapidement. Cela peut arriver à tout le monde. Passons.

 

Extrait http://www.pariscinema.org/fr/film/fiche-film.html?film_id=2461

 

 

(1) voir l’article de présentation du festival, daté du 29 juin.



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