Le court métrage de Lu Chuan pour l’exposition universelle de Shanghai : réflexion

Publié le par brigitteduzan

C’est alors qu’il terminait son film « The City of life and death » (南京! 南京! Nanjing ! Nanjing ! ), sorti en Chine en avril 2009 (1), que Lu Chuan (陆川) a accepté la mission de réaliser un court métrage destiné au superbe pavillon chinois de l’Exposition universelle de Shanghai (上海世博会) : il sera projeté au dernier étage à partir du 1er mai, date de l’inauguration officielle.  

 

Ce court métrage est intitulé en français « Des progrès magnifiques », en chinois《美的历程》měide lìchéng, c’est-à-dire ‘un beau processus’ ou ‘une belle progression’ – il n’est pas véritablement question de progrès. Il doit retracer l’essor accéléré des villes chinoises depuis la mise en œuvre de la politique de réforme et d’ouverture, c’est-à-dire un peu plus de trente ans. Ce sujet correspond au thème principal choisi pour l’Exposition : la vie urbaine, déclinée sous ses aspects humains de coopération et solidarité, symbolisés par le caractère de l’homme, rén, que personnifie et illustre la mascotte :

http://fr.expo2010.cn/a/20080616/000006.htm

 

Le court métrage ne dure cependant que huit minutes, bien qu’il ait été tourné en plusieurs endroits aussi différents et éloignés que Pékin et Shanghai, le Yunnan et le Hebei : représenter en aussi peu de temps le processus d’urbanisation chinoise, même en le limitant aux trente dernières années, était une gageure. Le sujet est vu à travers deux personnages, un père et son fils, et l’on voit bien dès lors ce que veut souligner le réalisateur : l’héritage transmis d’une génération à l’autre, le rêve de l’un devenu réalité pour l’autre, à une vitesse inimaginable.

 

Mais le secret a été très bien gardé, aucune image n’a filtré, on doit se contenter de ce qu’à déclaré le réalisateur : qu’il s’agit essentiellement de transmettre une atmosphère, de faire ressentir une émotion, celle que suggère le logo de l’exposition : « meilleur ville, meilleure vie » (“城市,让生活更美好”).Huit minutes de rêve, en quelque sorte, la ville comme un conte de fées, symbolisé par la petite sirène envoyée par Stockholm.

 

Mais, si c’est le cas, si la ville est la promesse d’une vie plus belle, il apparaît encore plus injuste, encore plus cruel d’en interdire l’accès à tant de paysans qui sont condamnés à leurs campagnes par le système du hukou…

 

 

(1) Voir article du 8 mai

 



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