A voir : les films de clôture de l’exposition « Dans la ville chinoise » (18 – 19 septembre 2008)

Publié le par brigitteduzan

L’exposition continue jusqu’au 21 septembre, à la Cité de l’architecture et du patrimoine, place du Trocadéro, à Paris. Pour ceux qui ne l’ont pas encore vue, il est encore temps d’y aller, surtout pour les cinq courts métrages qui y sont projetés en continu, et en particulier celui de Jia Zhangke (voir articles des 18 et 19 août).

 

En outre, les 18 et 19 septembre, le programme de l’exposition prévoit, outre trois documentaires sur Beijing, la projection spéciale de cinq grands films chinois sortis ces dernières années qui valent le déplacement.

 

Films chinois de fiction :

 

18 septembre – 14 h : Jia Zhangke – Platform (2001)

C’est l’un des grands classiques de Jia Zhangke : l’histoire de la Chine et l’évolution de la société chinoise après la mort de Mao, de 1979 au milieu des années 1980, vue à travers les tribulations d’une troupe de théâtre.

Hiver 1979, à Fenyang. La troupe présente une pièce à la gloire de Mao ; la vie tourne autour des représentations et des histoires d'amour naissantes. Printemps 1980 : la vie évolue peu à peu ; on voit apparaître la musique pop, les cheveux permanentés, des modes vestimentaires différentes. Au milieu des années 80, avec la nouvelle politique du gouvernement, les subventions d'Etat sont supprimées ; l'avenir de la troupe devient alors incertain, l’atmosphère change.

18 septembre – 21 h : Yang Chao – Passages  (2004)

Mention spéciale Caméra d'Or du Festival de Cannes 2004
Deux étudiants de province, Si Xu et sa petite amie, pour tenter d'échapper à un avenir tout tracé, prennent la route de la capitale. Ils investissent l'argent de leurs études dans l'achat de spores de champignons grâce auxquels ils espèrent s’enrichir. Mais l’avenir n’est pas aussi riant qu’ils l’avaient pensé au départ.

 

18 septembre – 17 h : Ning Ying – Jouer pour le plaisir  (1992)

Concierge de l'opéra de Pékin, le vieux Han prend sa retraite mais constate rapidement l'inanité de sa vie de retraité. Il se sent seul et perdu jusqu'au jour où il rencontre, dans un parc, des gens âgés qui chantent des airs de l'Opéra de Pékin. Il réussit à obtenir un local et à créer un club de l'Opéra de Pékin où les retraités pourront plus confortablement venir chanter, jouer... et contester son irrésistible besoin d'autorité.

 

19 septembre – 18 h 30 : Ning Ying – Un taxi à Pékin (2001)

Dezi est un jeune chauffeur de taxi amoureux des femmes, une sorte de Dino Risi chinois. Grâce à son métier, il croise des gens dont les vies dépassent de loin son horizon, sauf lorsqu'il s'agit des femmes, justement. Le film nous emmène dans une véritable ballade à travers la capitale. L'errance du héros entre femmes et lieux ressemble à la quête d'identité de la ville elle-même, partagée entre valeurs traditionnelles d'un monde en voie de disparition et futur d'une Chine moderniste.

 

19 septembre – 14 h : Wang Xiaoshuai – Shanghai dreams  (2004)

Prix du Jury du Festival de Cannes 2005
Poussés par l’idéalisme de l’époque et pour répondre à l’appel du Parti, les parents de Qing Hong, 19 ans, ont quitté Shanghai pour s'installer dans la province de Guizhou. Mais maintenant, au début des années 80, période des débuts de la politique d’ouverture et de réformes, son père a envie de retourner à Shanghai. Les choses ne sont cependant pas si simples : les autorités font la sourde oreille et Qin Hong a rencontré un jeune homme issu d'une famille de paysans locaux…

C’est le plus beau film de Wang Xiaoshuai, et si l’on ne peut voir qu’un film parmi les cinq programmés, c’est celui-ci, à mon humble avis, qui devrait être choisi.

 

 

Documentaires :

 

18 septembre – 19h : Olivier Meys – Dans les décombres (vidéo, France/Belgique, 2008)

Prix international de la SCAM du festival Cinéma du Réel 2008

Qianmen est un quartier populaire proche de la place Tian'anmen, en plein cœur de Beijing, que le gouvernement chinois a décidé de « réhabiliter » dans la perspective des Jeux Olympiques. Six fois centenaire, Qianmen est, dans mon souvenir, un dédale de ruelles bordées de petites échoppes. Aujourd'hui, il est voué à l’une de ces reconstructions « à l’ancienne » courantes en Chine, incluant quelques opérations immobilières juteuses. Les quelque 80 000 personnes vivant dans le quartier doivent donc faire face à des changements souvent dramatiques. Le film accompagne le processus, d'une réalité à une autre. Séquence après séquence, comme les pièces d'un puzzle, se dessine le portrait d'un quartier qui est aussi un résumé d’histoire urbaine.

 

19 septembre – 16 h 30 : Guo Xiaolu – Chine, la deuxième révolution ?  (2004)

Grand Prix du Festival International des droits de l'Homme Paris 2005 - Prix spécial du Jury du Festival International du film documentaire de Séoul 2005
À la fois documentaire et essai, le film offre une autre image de la transformation de la capitale chinoise où les  immeubles neufs à l’occidentale sont bâtis à toute vitesse pour offrir au monde l’image d’un monde prospère sinon harmonieux. Evidemment Guo Xiaolu s’attache à montrer le revers de la médaille : les difficultés du peuple qui construit cette image et celles d'un monde moribond, celui des anciens, porteurs d’une culture dont ne subsistera bientôt plus que le souvenir. C’est nostalgique à souhait, comme il se doit.

 

19 sept. – 20 h 30 : Christoph Schaub / Michael Schindhelm – Bird’s nest : Herzog & de Meuron in China (vidéo, Suisse, 2008)

Le film présente deux projets de Jacques Herzog et Pierre de Meuron, architectes bâlois désormais célèbres : le Stade national, le fameux « Bird’s nest », destiné aux Jeux Olympiques de 2008 à Beijing, et un nouveau quartier de la ville de Jinhua, préfecture de la province du Zhejiang. Ils construisent « dans un cas pour la vitrine internationale de la Chine, dans l'autre, pour les besoins quotidiens de la population ». 

Note iconoclaste : dans le second cas, il s’agit en fait d’un projet très particulier, dans le cadre d’un « Parc architectural » confié à des architectes internationaux et chinois. Cela semble une autre superbe vitrine, il n’est pas si sûr que cela réponde vraiment aux « besoins quotidiens de la population » .   

Voir présentation sur  http://www.arcspace.com/architects/jinhua/jinhua.html

 

 



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