« Le vieux barbier » de Hasi Chaolu au musée Guimet : Mercredi 5 mars à 12h15

Publié le par brigitteduzan

Le film, tourné en 2006, vient de recevoir le Cyclo d’or 2008, prix attribué au meilleur long-métrage par le jury international du 14ème Festival international des Cinémas d’Asie de Vesoul. Il a également reçu le prix du jury Netpac et a été sélectionné par le jury des Langues’O pour son « Coup de Cœur ». Il avait déjà été primé au festival international de Shanghai 2007 et avait reçu le prestigieux  Golden Peacock Award au 37ème Festival d'India en 2006.

 

Hasi Chaolu , né en 1966, est originaire de Mongolie intérieure. Il a commencé sa carrière comme monteur au studio de cinéma de Mongolie. Passé à la réalisation en 2000 avec un premier long métrage, « L’histoire de Zhu La », il en a réalisé un deuxième en 2004, « Stirring trip to Motuo ». Il a aussi tourné des séries pour la télévision.

 

« Le vieux barbier » suit les pas d’un vieil homme de 93 ans, "Oncle Jing", personnage réel qui interprète son propre rôle. Filmé avec des amateurs, c’est une sorte de documentaire-fiction qui rappelle le style cher à Jia Zhangke ; il offre une vision nostalgique de la vie simple que l’on pouvait encore mener il y a peu dans un Pékin qui se modernise (et se déshumanise) à toute allure.

Barbier depuis plus de 70 ans, il vit seul et tranquille dans un vieux "hutong" de Pékin, qu’il voit peu à peu disparaître. Tous les matins, il va faire un tour à pied, puis rentre remonter sa vieille pendule qu’il possède depuis sa naissance, et qui retarde chaque jour de 5 minutes. Il continue à enfourcher régulièrement son tricycle pour aller raser ses anciens clients encore en vie ; ils jouent ensemble aux cartes ou au mahjong, tout en échangeant dernières nouvelles et souvenirs communs. Son principal espoir est que chacun, y compris lui même, quitte ce monde comme il y est entré : propre et pur. Sachant que la mort le guette à tout instant, il s'y prépare paisiblement, contrairement à son fils, qui se plaint sans cesse de sa vie..

 

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Le festival a par ailleurs récompensé deux autres films chinois : « Les moissons pourpres » de Cai Shangcun (prix Langues’O et mention spéciale du jury Netpac, déjà primé au festival de Pusan en 2007) et « Les enfants bananes » de Cheng Xiaoxing (prix du jury Jeunes).

 

« Les moissons pourpres » (红色康拜因 Hóngsè kāngbàiyīn, c’est-à-dire la moissonneuse rouge) est le premier film réalisé par Cai Shangcun, également scénariste, auteur des scénarios de trois films de Zhang Yang, « Spicy love soup » en 1997, « Shower » en 1999 et « Sunflower » en 2005. Il se passe dans le nord-ouest de la Chine, à l'époque de la moisson. Un homme parti travailler en ville depuis 5 ans rentre au village. N’ayant pas donné de nouvelles pendant tout ce temps-là, il était considéré comme mort et son fils l'a fait radier de l'état civil. Il se heurte à l’animosité du jeune garçon qui ne peut lui pardonner de l’avoir laissé seul. Embauchés par le voisin qui possède une superbe moissonneuse-batteuse rouge, d’où le titre du film, ils partent moissonner ensemble et le père essaie de rétablir la relation avec son fils. Sur fond d'exode rural, le film trace des portraits de travailleurs saisonniers et de journaliers dans les grands espaces de cette région chinoise en proie elle aussi à l’attrait, souvent illusoire, de la ville. Le fils, à son tour, ira y tenter sa chance…

 

« Les enfants bananes », de Cheng Xiaoxing, est un documentaire sur de jeunes Français d’origine chinoise, dont les parents sont arrivés en France dans les années 80. Aujourd’hui âgés de dix à vingt ans, ils s’appellent eux-mêmes avec humour ‘enfants bananes’ : jaunes à l’extérieur, blancs à l’intérieur. Pour Cheng Xiaoxing, il s’agissait d’explorer, chez ces enfants et adolescents tiraillés entre deux cultures, « le poids des origines et l'héritage culturel » ; c’était aussi une manière détournée de revenir sur sa propre adolescence et d'aborder la question identitaire que se posent tous les individus dans la même situation et à laquelle il est si difficile de répondre.

 



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