Festival de Rotterdam : le projet « Raiding Africa » et l’école de cinéma Li Xianting

Publié le par brigitteduzan

Le festival international de Rotterdam 2011 qui se termine aujourd’hui 6 février offrait peu de choses côté films chinois. Mentionnons un ersatz filmé par un réalisateur d’Amsterdam qui a vécu quelque temps à Shanghai : David Verbeek. Il a obtenu un « return of the Tiger awards » pour son dernier film, « Club Zeus », sur un club de gigolos pour femmes huppées de Shanghai.

 

Il n’y avait pas de long métrage chinois en compétition officielle (section Tiger award), seulement un court métrage de Taiwan et un autre de 8’ de Sun Xun (孙逊), « Beyond –ism » (主义之外), dans la section Tiger awards for short films (1). Notons quand même que quatre films chinois étaient projetés en première européenne dans la section « Fresh Blood » (les réalisateurs dont le festival attend beaucoup…) : "Fortune Teller”, de Xu Tong,  “The Old Donkey”, de  Li Ruijun,  “Tape”, de Li Ning et “Piano in a Factory”,  de Zhang Meng. Des films dont on a déjà parlé et qu’on aura certainement l’occasion de voir en France bientôt.

 

En attendant, le festival a lancé cette année une initiative intéressante : un programme intitulé “Raiding Africa” qui consiste à commissionner plusieurs réalisateurs africains pour tourner des films en Chine, afin de mieux faire connaître la Chine et les Chinois aux Africains, à un moment où la présence chinoise en Afrique est de plus en plus notoire, mais sans que les deux populations aient beaucoup de contacts entre elles, ce qui génère des mécompréhensions mutuelles. Pour ce projet, le festival s’est associé à l’école de cinéma Li Xianting (栗宪庭电影学校) afin d’initier les réalisateurs africains aux réalités et spécificités du cinéma indépendant chinois.

 

Il s’agit d’une école originale qui est à ce jour la seule école indépendante de cinéma en Chine, tout comme la seule école pour les cinéastes indépendants. Elle est située dans l’un des villages d’artistes les plus importants et les plus réputés en Chine à l’heure actuelle, celui de Songzhuang (宋庄), dans la banlieue Est de Pékin, un ancien village dont les maisons de paysans ont été transformées en résidences d’artistes et dont les champs avoisinants ont vu se construire des galeries d’art et des musées au rythme où l’on construit des pizzerias dans la capitale.

 

Alors que les organisateurs du projet cherchaient des contacts en Chine, l’un des cinéastes primés l’an dernier à Rotterdam, Ying Liang (应亮), pour son court métrage « Condolences » (慰问), offrit de les mettre en contact avec l’école Li Xianting, dont il est l’un des professeurs.

 

Li Xianting (栗宪庭)  est un célèbre critique d’art qui a été le promoteur des plus grands succès de l’art chinois contemporain. C’est à lui, en particulier, que l’on doit le terme de « Réalisme cynique » pour qualifier l’un des mouvements les plus importants de la peinture contemporaine chinoise, dans les années 1990. Il est le créateur, et actuel directeur, du fonds de cinéma Li Xianting (栗宪庭电影基金), dont les bureaux sont situés dans son ancienne maison, à Songzhuang, qu’il a contribué à créer et développer, d’où son surnom de « parrain de Songzhuang ».

 

Ce fonds de cinéma est lié à l’école du même nom dont il finance divers projets, dont “Raiding Africa”, également aidé par le fonds Hubert Bals du festival de Rotterdam.

 

 

(1) Sun Xun (孙逊) est un réalisateur de films d’animation, créateur du studio Pi (格动画工作室) : voir l’article du 20 octobre 2008. 

Voir aussi son blog : http://artanimation.blog.sohu.com/

Sur « Beyond –ism »  http://www.shanghartgallery.com/galleryarchive/archives/id/1224

 



Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
Very informative and helpful. I was searching for this information but there are very limited resources. Thank you for providing this information.
Répondre